Si jusqu’ici le Premier Magistrat s’était positionné contre toute candidature à la magistrature suprême, force est de constater que les récentes révélations sur la stratégie du Chancelier sortant, Sören Jorgensen, l’ont fait sortir du bois au risque de tout perdre, la faute à une Byrgitt Börggmenkt toujours absente et l’obligeant à assurer seul le leadership de l’opposition des droites. Retour sur une conférence de presse différente et résolument offensive. Le match est lancé.

 

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Le candidat Kellson a choisi l’InfernåalBar pour se déclarer, choix aussi pertinent que dangereux. Pertinence d’un lieu qui tranche avec le choix historique des partis de la gauche à savoir le café Addtentžå, bistrot bobo de la capitale fédérale, Ryykstadd. L’InfernåalBar c’est le bar de l’ultra droite et des droites de Fiälldyyk, fief autonomiste et indépendantiste, un positionnement donc radicalement différent avec une gauche plus consensuelle mais aussi plus universaliste. Seulement Kellson n’est ni ultra ni indépendantiste. Sans avoir jamais caché sa préférence pour un système confédéral, nul doute que le leader du LDP tente d’attirer à lui l’électorat actuellement orphelin du NSB de Byrgitt Börggmenkt. Nul doute également que ce geste s’adresse au tiers de la population s’étant récemment déclaré en faveur d’une autonomie accrue des généralités. Un choix déjà engagé et potentiellement très clivant.

Alors que Jorgensen lors de son discours inaugurant les locaux du  MýljůuØkologýPårtyy [MØP] avait raillé son hypothétique adversaire en lui prêtant un manque total de fond

Kellson à peut être l’audace, les belles paroles, mais il n’a pas l’once d’un début de programme

le leader de l’IdentijgtýLijberaalŲnijgtæ [ILŲ] a répondu par un programme en six points abordant tant l’éducation, la diplomatie que le fonctionnement même de son cabinet. Pêle-mêle il est annoncé une reprise en main des généralités sous tutelle et plus fortement encore du Söryyk pour qui le Secrétaire Fédéral aux Généralités devra se montrer intraitable, car selon Kellson

L’état fédéral n’est pas le payeur des tires-au-flanc et toute tutelle doit motiver les acteurs locaux à s’en débarrasser

Le fonctionnement même des services sera sous le joug des rapports mensuels exigés par le candidat Kellson, rapport devant contenir un état des lieux et des propositions prêtes à être présentées devant le Parlement Fédéral. Sur le plan de l’écologie, Kellson entend faire équiper la fédération avec des véhicules verts, n’hésitant pas à ouvrir la porte à l’achat de véhicules étrangers, considérant implicitement que le marché en huit clos du Norduryyk est un frein au développement du pays comme à l’évolution des entreprises Norduryyks, à la peine sur un marché concurrentiel.

Nous n’hésiterons pas à commercer avec l’étranger s’il le faut, c’est aux entreprises norduryyks, forte d’une fiscalité qui restera non contraignante, de se mettre au niveau

Sur le plan de l’éducation, un Kellson qui se veut draconien sur l’effectivité de la recherche entend créer un musée national à l’heure même où le Parlement Fédéral assiste à un affrontement entre les tenants d’une fédération cultivant sa mémoire et son identité et les chantres d’un modernisme rejetant toute référence passéiste. Dans la continuité, Kellson veut un chancellier voyageur, s’occupant essentiellement de diplomatie et renouant avec toutes les nations connues et/ou alliées, considérant les affaires intérieures comme du ressort de son cabinet. Or le Norduryyk ne reconnait pas de Vice-Chancelier ou de Premier Ministre, il lui faudra composer avec ce relais inexistant dans notre fédération.

C’est à son cabinet de s’occuper des affaires intérieures, un secrétaire fédéral est là pour se voir attribuer des compétences, ce n’est donc pas au chancelier de se disperser !

Enfin économiquement, Kellson reconnait les compétences de son adversaire et n’entend pas revenir sur ses réformes. Doit on y voir un appel du pied pour son futur cabinet !

La candidature de Kellson apparait comme un choix tout aussi cornélien qu’imposé. En effet si il venait à être élu, il abandonnerait la magistrature du Haut Collège des Lois qui a fait sa carrière jusqu’ici avec une inconnue quant à son retour à la vie civile par la suite, sinon de conserver le leadership dans les médias et de diriger l’Institut des Statistiques. Mais s’il n’était pas élu, Kellson perdrait quand même le Haut Collège des Lois. L’absence de son alliée et gouverneur Byrgitt Börggmenkt rend impossible la tenue d’élections générales à Fiälldyyk par manque de candidat. Le nouveau calendrier des élections alignant élections fédérales et générales, Fiälldyyk et le Söryyk seront sous tutelle fédérale, barrant la route du HCL et du HCS pour Kellson, ces postes étant par la loi réservés à des conseillers généraux issus des cabinets des gouverneurs en poste.

Il ne resterait plus qu’un retour au HCL en tant qu’agent fédéral élu comme vacataire par le Parlement, un retour en arrière difficilement imaginable, d’autant qu’en cas d’échec aux élections, on voit mal un tel égo devoir ramper devant les parlementaires pour retrouver un poste qu’il considérait il y a de cela encore un an, comme un sous-statut inféodé au cabinet qui l’aurait alors battu et au Parlement pour lequel il a eu ces mots si doux:

Il est temps de refaire du parlement une machine de guerre et non un bistrot de sénateurs mollassons

M.I.