Lancé depuis quinze jours malgré des conditions météorologiques épouvantables, l’assaut du Söryyk s’est enlisé dans une guerre de position. Les premiers succès et des percées fulgurantes font désormais face à des tactiques de guérillas occasionnant d’effroyables pertes dans les rangs des officiers du HCS. Le Haut Commandement sous l’impulsion du Premier Magistrat Jørn Dohrmann a stoppé toute progression et laisse la chasse aérienne prendre le contrôle des opérations par le biais de bombardements massifs incendiaires. Au sol, la rébellion s’affaiblit et les récits d’horreurs se multiplient…
Les hauteurs au nord de Sörr se sont embrasées la nuit dernière tuant une quarantaine de rebelles pris au piège des flammes
Selon un bilan provisoire avoué à demi mot par le haut commandement du HCS, les forces de police fédérale du pays, on dénombrerait près de 1 000 officiers mis hors de combat, tués ou blessés depuis le début de l’assaut. Le nombre de morts oscillerait autour de 300 hommes, et au moins autant pour les rebelles pour lesquels il est difficile de faire une estimation du fait de l’âpreté des combats. une zone d’exclusion a ainsi été crée jusqu’à 2km en arrière de la ligne de front. Passée cette zone un corridor humanitaire a été déployée sous l’impulsion de la parlementaire Gudrun Haalke. La population, durement atteinte par quatre mois de sédition la prenant pour partie en otage, est ainsi aidée pour trouver aux plus démunis et aux expulsés des zones de combat un relogement décent, de la nourriture, le strict nécessaire en cette période de grand froid.
Les premiers récits depuis le front attestent que les rebelles emploieraient des tactiques de guérilla, refusant un affrontement massif avec les officiers de la fédération. Minant entrées des bâtiments et posant des pièges rudimentaires dans les sous-bois à base de trous remplis de planches cloutées, ou d’épieux souillés d’excréments, de nombreux blessés sont à déplorer dans les rangs loyalistes, au point que les troupes Havvyykers et Fiälldyykers ont été sommées de se replier pour être reformées à la hâte dans des cantonnements dans l’arrière pays. Les rebelles ne s’embarrassent pas de faire des prisonniers, plusieurs officiers capturés auraient été retrouvés décapités dans ce qui s’apparentent à des charniers recouverts à la hâte. Ce sont désormais des officiers Söryykers qui avancent et densifient les positions des fédéraux, assurant l’encerclement des troupes ennemies autour du tristement célèbre manoir de la famille Kråggen qui semble être le centre névralgique de la rébellion. Personne ne sait si le propriétaire des lieux mènent la révolte ou s’y trouve en otage.
Nul doute qu’au sortir de ce conflit de nombreuses questions seront posées. Que faire des forces du HCS après une telle épreuve, peut-on envisager qu’un embryon d’armée fédérale soit créé et formé pour éviter que toute nouvelle rébellion soit, faute de moyens et d’entrainement, le théâtre d’un bain de sang? Faut-il revoir la constitution votée il y a dix ans et refusant de doter le pays de toute force susceptible de lutter contre une troupe équipée ou le HCS doit il voir ses moyens revus à la hausse? Enfin, que faire des rebelles gardés à vue dans des camps de fortune d’internement en périphérie du Söryyk? Autant de questions qui viendront s’ajouter à l’émoi que suscitera imanquablement le décompte final de cette épisode sanglant de l’histoire Norduryyks, sans compter qu’il faudra sévèrement juger l’implication de chaque élu dans cette révolution macabre.