Pour ce 100e numéro, la rédaction espérait vous offrir un moment de quiétude, de joie et d’espoir, mais l’information peut se montrer cruelle et nous obliger à aborder des sujets douloureux, révoltant, abjects. En ce jeudi 01 octobre 2015, les deux forcenés soupçonnés d’avoir réalisé la tentative d’attentat manquée contre le Palais Fédéral, ont décidé de périr dans un accès de violence tel que le Norduryyk n’en avait plus vu depuis la révolution qui donna naissance à la fédération. En ce jour, le pays pleure de trop nombreux officiers, tombés au champ d’honneur, pour lutter contre une organisation qui n’a définitivement rien de civilisé.
La fédération du Norduryyk déplore ce soir la mort de 7 officiers et les blessures de 10 autres, morts pour avoir en vain tenter de raisonner puis d’appréhender deux hommes retranchés dans un chalet de Wåaldskønn, dans la généralité du Söryyk. L’attente fut longue, près d’une semaine, et les assauts répétés, pour aboutir à l’explosion du bâtiment semble t-il déclenché par le dernier forcené en vie. Il ne reste que peu de choses de ce lieu de villégiature prisé par les familles aisées venant se ressourcer près des cimes enneigées. Il ne reste que des douilles au sol, des impacts de balles sur les mur noircis des combats intenses, une bâtisse en feu et partout, du sang. Était ce bien utile que de terminer cette course poursuite par un tel carnage?! Pourquoi cette attitude suicidaire, pourquoi avoir passé dans le temps à les traquer, pourquoi au Söryyk, à la relecture d’une interview obtenue il y a deux ans certaines réponses commencent à se dessiner.
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Le Söryyk est un de nos bastions historiques, nous sommes conscients des sacrifices de cette généralité à notre cause, c’est un choix délibéré et nous espérons que cette généralité recevra notre main tendue.
Source: http://norduryyk.com/microdiff/okonomijgtavegg/2013/08/16/interview-n-v-merkstryk/
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Jusqu’à ce jour, le terrorisme Norduryyk était le fait de groupuscules marginaux, régionalistes ou révolutionnaires, animés par la volonté de désordre, comme le fit longuement la RødHændt. Le meurtre était un fait exceptionnel, les bombes artisanales étaient fréquentes mais ne visaient que le matériel. Désormais la haine a un nouveau visage, la MerkStrýk. Merkistes, donc tenant de la ligne politique de l’Ultra-gauche la plus dure, leur objectif est l’anarchie pour faire tomber les institutions fédérales et y substituer le régime antérieur à la fédération, un régime de terreur justifié par l’effondrement de leur système par les mêmes pratiques révolutionnaires. Leur dialectique, rodée, est celle d’anarchistes revanchards refusant de prendre la responsabilité de leur violence.
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nous avons été purgés par le pouvoir en place, par l’intervention coordonnée d’étrangers. La monarchie a vendu le Norduryyk pour conserver la mainmise sur le peuple épris de liberté.
nous sommes devenus dangereux pour l’ancien ordre, basé sur la ségrégation des hommes et le contrôle du peuple, de la masse
c’est la monarchie Norduryyk qui a en premier enclenché cette escalade de violences nous devons à ces spoliateurs de la liberté citoyenne les révolutions de ce pays.
Source: http://norduryyk.com/microdiff/okonomijgtavegg/2013/08/16/interview-n-v-merkstryk/
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Les premières mentions de la MerkStrýk datent de l’exécution du dirigeant Hanzt Gloubaïsky faisant du coup disparaître la République Socialiste de Voddya en décembre 2003, une révolution de Palais menée par une certaine Olga Millsonn. D’autre part une femme mènerait le groupuscule de la MerkStrýk formé d’anciens mercenaires et agents de sécurité de l’état, comptant de nombreux étrangers. Un nom fut donné par la recherche active de documents: Julia Brörschtst. La question se posait de savoir si les anciens agents de Voddya reversés dans le terrorisme n’étaient pas tout simplement sous la coupe d’une seule et même femme qui aurait usurpé une double identité pour mener à bien ses actions. Cette Olga et cette Julia ne furent jamais appréhendées, et le HCS a eu confirmation récemment qu’une femme était bien à la tête de l’organisation, dont l’identité est gardée secrète. Sans doute parce que devant un tel sac de nœuds il serait présomptueux de claironner avoir des certitudes.
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Beaucoup de nos membres viennent des pays étrangers. Nous prenons soin à correctement éduquer de jeunes enfants orphelins… ou devenus orphelins… nous faisons ainsi dans l’humanitaire
Source: http://norduryyk.com/microdiff/okonomijgtavegg/2013/08/16/interview-n-v-merkstryk/
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Le soucis majeur reste celui de cerner sa véritable identité. Nous avons appris par des sources éparses que le groupuscule était fortement secoué par des dissensions internes, et qu’il y eu sans doute des purges l’année passée. Tout cela reste ténébreux et nul doute qu’à la lumière de la scène de guerre que le pays vient de vivre, le HCS et le HCL vont renforcer drastiquement leur politique de prévention, de recherche et de répression. Alors que Mathias Kråggen, ancien Premier Commissaire du pays, appelait à un pardon général, il semblerait que l’option de l’épreuve de force soit inévitable.
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Si amnistie il y a nous redevenons des citoyens, et si tel est le cas, nous voudrons réparation du préjudice subi par la spoliation de nos droits politiques sous l’ancien régime. Et nous ne l’obtiendrons jamais. Ou alors De Belcyne entend il comme le fit je prince Jan nous purger lui aussi, profitant de la révélation de nos identités publiquement. Une loi d’amnistie serait plutôt une invitation à l’enregistrement des futurs hôtes des geôles du Norduryyk
Source: http://norduryyk.com/microdiff/okonomijgtavegg/2013/08/16/interview-n-v-merkstryk/
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Aujourd’hui sept familles pleurent leurs morts, et dix autres attendent avec angoisse la rémission de leurs proches. Sans doute parce que nous n’avons pas su ou pas voulu comprendre ce qui a été dit il y a deux ans, sans doute parce que nous nous sommes bercés de l’illusion que jamais autant de violence était possible dans un pays civilisé, en paix et pourtant…. pourtant…. Wåaldskønn sonne désormais comme le cimetière de notre insouciance. Il serait temps pour le Norduryyk de choisir fermement une ligne de conduite dans ce jeu trouble.