C’est LE projet de loi majeur qui sera au centre des débats à l’assemblée  du Söryyk lors de la rentrée parlementaire de 2016. La LgPAG, la Loi générale sur la Privatisation des Autoroutes Générales, entend redynamiser les infrastructures routières de la généralité, alors que celle ci entame un nouveau cycle politique avec le budget le plus problématique de la fédération. Loin du faste financier des voisins Fiälldyykers, ce projet fait cependant écho aux initiatives des élus montagnards qui depuis juillet 2008 ont fait se succéder des textes, des débats et des votes allant dans le sens d’un aménagement plus pointu du réseau autoroutier et de sa gestion. Le Söryyk se positionne donc afin d’alléger la facture de ses services publics et de garantir pour l’avenir une nette amélioration, espère t-on, de ses voies de communication terrestres.

 

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Matthias Kråggen, élu historique et Gouverneur du Söryyk

 

Elu en février 2016 à la charge de Gouverneur de sa généralité, après de très nombreux mois de déshérence du poste, Matthias Kråggen semble revigoré et a pris l’initiative au mois de juin de déposer un projet de loi générale, la LgPAG, permettant ainsi aux différents acteurs de l’assemblée de la généralité de se pencher sur le fond du texte qui sera vraisemblablement débattu à la rentrée parlementaire, septembre 2016. Le projet entend céder la gestion des autoroutes, tout en restant le principal propriétaire des terrains et des infrastructures (article 2). Revenons sur les modalités de ce texte, dont le formalisme peut étonner. Rappelons que chaque généralité peu user des termes juridiques de son choix, parfois spécifiques à la culture juridique locale.

Cette délégation de service public se ferait suite à la mise aux enchères, donc un process de sélection pour l’attribution du marché au plus offrant, de la charte d’attribution, donc du contrat de marché, charte englobant non seulement la gestion des infrastructures, les modalités de sa gestion, mais également un contrôle total sur la gestion et l’attribution du marché des aires de repos. La généralité espère donc se délester intégralement de l’entretien et du maintien en service des autoroutes du Söryyk tout en réservant à ses services d’urgence, de sécurité et diplomatiques, un complet affranchissement des taxes qui ne manqueront pas de grever le portefeuille des citoyens Söryykers. Celui de la généralité, lui, s’allègerait permettant, c’est l’objectif du projet, de ré-équilibrer le budget, voire de devenir à terme excédentaire et donc de dégager des revenus pour financer de nouveaux projets. Il faut se rappeler que le Söryyk est la seule généralité en déficit à l’heure actuelle, donc ayant les mains liées pour s’engager sur de nouveaux chantiers.

La LgPAG semble donc être essentielle et vitale pour l’économie du Söryyk. Ce n’est pas la première fois qu’une généralité entend aménager la gestion du réseau routier, voire du parc automobile. Dans un autre esprit, ici plus sécuritaire qu’économique, Fiälldyyk avait dès juillet 2008 réfléchit à la question des immatriculations des véhicules, un débat lancé par Ulrik Yeltinn et présenté au vote par Aðils Sheeptipper, un an plus tard en mars 2009. Le débat à l’origine devait permettre d’identifier plus aisément les propriétaires des véhicules, à la fois pour aider les services policiers dans leurs démarches, mais également dans une optique identitaire puisque l’immatriculation aurait été délivrée avec un sigle ou un blason Fiälldyykers pour distinguer les locaux des étrangers. Très vite l’assemblée de l’époque s’était divisée en deux clans, les uns soutenant une mesure d’immatriculation obligatoire et imposée, les autres préférant une mesure facultative, laissé à l’initiative des propriétaires des véhicules. Avec un parfait partage des voix, 35% pour chacune des versions, aucun texte n’a abouti alors.

En 2014, autre ambiance et deux textes, tous deux votés à 100%, ont vu le jour pour densifier ce domaine législatif. Le premier, la LgPVP, votée en janvier, a instauré dans la généralité de Fiälldyyk des postes de contrôle sur le réseau routier reliant la généralité aux deux autres généralités voisines. Ainsi, en plus de décréter deux zone de circulation distinctes, la zone urbaine et la zone extra-urbaine, tout non résident se voit depuis apposer un macaron annuel aux couleurs du Norduryyk, permettant accessoirement de différencier l’origine des véhicules. Un macaron aux armes de la généralité distingue même les résidents non Fiälldyykers, des résidents Fiälldyykers. Plus intéressant est le texte sur le financement de la voirie voté en septembre 2014. Il a, espérons le, intéressé au plus haut point les services généraux du gouverneur pour élaborer le projet actuel. En effet, la généralité de Fiälldyyk, toujours propriétaire de son réseau, et en assurant la gestion, a cependant fait installer par ses propres moyen des péages s’agrégeant aux postes de contrôles déjà existants. Une Eco-Taxe, l’ØkoSkåaten, est exigée à tout véhicule entrant et sortant. La taxe, somme modeste, est fixée annuellement par les services généraux, un forfait annuel est appliqué pour le personnel de la généralité, les élus, forfait lui aussi modulable à chaque début d’année civile.

Deux constations s’imposent. Premièrement le système Fiälldyykers ne permet pas d’affranchissement du paiement, seulement un forfait préférentiel. Toute personne, sans distinction, est donc un contribuable en puissance, garantissant des rentrées d’argent constantes. Secondement, les résidents se contentant de circuler dans la généralité à l’année et au quotidien sont peu susceptibles de subir les barrières de péage, au contraire des convois d’export et d’import, ainsi que des véhicules des services généraux des généralités voisines. En procédant ainsi, la généralité protège les capacités financières des citoyens préférant assurer une activité économique locale, et taxant des entreprises dont le ressort d’activité extra-général laisse supposer des capacités de trésorerie supérieures. La marque du caractère identitaire des projets de cette assemblée.

En ramenant ce rappel historique à la situation du Söryyk, comment le gouverneur entend s’assurer que la concession rapportera autant voire plus à la généralité que s’il avait opté pour un système plus proche de celui des Fiälldyykers? Et surtout, puisque le gouverneur n’aura plus la main sur la tarification du réseau, comment assurer que ses propres citoyens ne seront pas ponctionnés plus que de raison, où qu’une tarification entraînant de trop grandes disparités ne sera pas préférée par l’organisme remportant la mise aux enchères (par exemple une taxation touchant plus durement les étrangers que les résidents locaux, là où Fiâlldyyk a pris soin de tourner ses textes pour qu’on ne puisse les taxer de xénophobie puisque la taxation vaut pour tous…. du moment que l’on franchit la frontière).

Des débats très intéressants en perspective  qui remettent le Söryyk en pleine lumière, et c’est bien là le premier succès du gouvernement Söryykers de Kråggen !