Dans la semaine suivant le décès de l’ancien Premier Magistrat Björn Kellson, le vice président de sa formation politique et plume de son ami disparu, Jørn Dohrmann, a pris les rênes de l’ILŲ, parti Fiälldyykers de la droite identitaire. Le personnage était apparu, palliant les absences de son leader, au Parlement Fédéral et devait représenter le Haut Collège des Lois lors des pourparlers ouvrant la voie à une démilitarisation du groupe terroriste MerkStrýk sur le sol Norduryyks. Portrait de ce nouveau leader politique encore très méconnu.

 

Afficher l'image d'origine

 

 

Vous avez été nommé en remplacement de Björn Kellson, au lendemain de sa mort, au poste de Conseiller aux Lois générales de Fiälldyyk. Byrgitt Börggmenkt vous fait ainsi rentrer au Haut Collège des Lois, et, seul magistrat, fait de vous le nouveau Premier Magistrat. Comment avez vous pris la nouvelle?

Avec tristesse, vraiment. Je n’ai aucun plaisir dans ces conditions à prendre la suite d’un homme bien que la décision ait été actée avant son décès. Pour être tout à fait honnête Kellson avait demandé à être transféré au HCS m’associant en tant qu’expert indépendant depuis quelques semaines déjà au Haut Collège des Lois. Il avait besoin de souffler, de changer d’air, ma prise de fonction à ce poste est donc indépendante de la situation mais résonne il est vrai étrangement dans de telles circonstances. Les gouvernements généraux de Havvyyk et du Söryyk ont été également dévoilés dans la même semaine. Un hasard malheureux du calendrier.

Ne pensez vous pas qu’un temps de deuil aurait été le bienvenu dans une telle situation, après tout vous venez de perdre votre mentor politique, et un ami?

On pourra toujours tourner et retourner le problème dans tous les sens dans ce genre de situation. Au delà du drame qui frappe ce pays, quand bien même j’entends déjà des opposants médire tacitement sur l’homme qui aura prouvé cent fois son dévouement à son poste, quel manque de classe, la vie continue, la vie publique surtout, de nombreux dossiers sont en souffrance. Il y a des négociations en vue d’une armistice avec un groupe terroriste qui, enfin, vient à la table des pourparlers. J’ai compté une demie douzaine de rapports du HCL comme du HCS qui n’ont pas été rendus, un rapport des deniers laissant entendre des irrégularités au niveau décisionnel fédéral qu’il faut étudier de près, un homme est mort, mais le pays demeure, nous ne dépassons pas nos fonctions! Tous les hauts fonctionnaires reconduits ou nouvellement nommés sont dans ce même esprit. Il faut travailler, il faut avancer, ne pas oublier certes, mais la vie est ainsi faite.

Vous êtes et vous vous revendiquez Fiälldyykers, êtes vous un identitaire, un autonomiste, un indépendantiste, comment vous positionnez vous dans un contexte très tendu entre votre généralité qui réclame plus de libertés et un Etat Fédéral mené par le très centralisateur Sören Jorgensen?

Je ne suis pas moins identitaire que Fiälldyykers. Les deux sont pour moi indissociables. J’aime ma généralité, j’aime son environnement, ses paysages, ses hommes et femmes qui y vivent, nos traditions.  Ma famille est originaire de cette généralité et même plus spécifiquement de Förrbůurg, dont un de nos ancêtres fut un des bourgmestres au XVe siècle. Après je ne suis ni xénophobe, ni homophobe, je n’ai rien contre les étrangers si c’est dans ce sens où vous entendez le terme identitaire, je ne suis pas ultra, mais plutôt proche du centre démocrate.

Je suis un fédéraliste, attaché à la constitution qui dit que l’État Fédéral n’existe que par les pouvoirs que lui ont donné les généralités. La sémantique est très intéressante puisque ce sont les généralités qui sont à la source du pouvoir fédéral et que la généralité aurait selon l’article 3 de notre constitution des pouvoirs propres, puisque l’on parle de pouvoirs respectifs. Si les fondateurs de ce texte avaient voulu le concevoir autrement, ils auraient choisi d’autres mots.

Les mots ont un sens et celui ci me conforte dans l’idée que la Fédération ne sera jamais aussi forte que lorsque les Généralités jouiront paisiblement de leur autonomie. Je compte travailler pour que les conflits s’aplanissent entre les différentes généralités, il y a trop de conflits, la voie prise par certains de dénoncer à tout va les initiatives de leurs voisins fait du tort à tous. Un projet général peut et doit pouvoir inspirer la Fédération, il n’existe pas une seule source de la création législative, ça serait se priver de nombreuses richesses nées des particularismes des Généralités.

Pour exemple, la législation sur la protection de la Faune et de la Flore lacustre n’aurait jamais vu le jour sans les débats au Söryyk, celle ci peut inspirer une législation plus globale sur la protection des milieux et des espèces maritimes. Peut être pouvons nous la rapprocher de réflexions issues des débats de Havvyyk pour qui la côte et la mer sont des facteurs primordiaux de leur développement. Fiälldyyk a installé il ya  deux ans un réseau de télésurveillance aidant à la circulation routière intra-urbaine. Le Söryyk actuellement planche sur un projet de vidéosurveillance applicable au domaine de la Police. Certains parlementaires, dans une logique d’opposition ont peut être dérapé en voulant qu’une Généralité soit sous étroite surveillance de la Fédération en lui faisant un procès systématique d’intentions, en ne pensant pas que si on accepte d’handicaper une Généralité alors on l’acceptera à l’avenir de toutes les handicaper… mais tout cela va se tasser et ne restera que comme un mauvais souvenir.

Plusieurs sujets sont brûlants au Haut Collège des Lois et déjà on sent poindre une certaine appréhension vis à vis de votre nomination. Serez vous aussi dur que votre le Magistrat Kellson, les Söryykers doivent ils s’attendre à être surveillés de prêt?

Les relations conflictuelles qu’eut mon ami avec les parlementaires de la généralité voisine du Söryyk tiennent tout autant de son histoire personnelle, familiale, que d’un besoin impérieux de tirer la sonnette d’alarme. Si nous bâtissons un pays autour de texte de lois, que nous votons tous, il me semble logique de faire en sorte qu’ils soient respectés. Ce qui s’est passé en 2015 était, en mon sens, le processus logique et nécessaire de l’application de la justice, quand bien même, cette justice rendue n’a pas été très écoutée.

Le soutien de certains partis aux parlementaires sanctionnés aurait du, puisque le sujet n’était pas tant la légitimité de la sanction que la sanction elle même, se faire d’une autre façon, posément, au parlement pour amender ou compléter les textes. En bloquant le Parlement, en faisant un procès d’intention à un magistrat que l’on a accusé de vouloir sans cesse prendre le pouvoir à son compte, ce qu’il n’a en définitive jamais fait ni même essayé, renvoyant les mutins à leur mauvaise lecture de la situation, les partis frondeurs ont grandement abîmé l’image des services de justice de la Fédération et nous en récoltons les fruits pourris avec la mort d’un de ses serviteurs, et une déliquescence bien avancée de l’autorité judiciaire.

Maintenant, cela valait pour l’année 2015, nous sommes un an plus tard et je n’ai pas à redire sur ce qu’il se passe en ce moment au Söryyk. Les frondeurs, n’en sont plus. Ils se sont remis au travail et de façon plutôt intéressante, il aura fallu une année de turbulences pour y parvenir, c’est une bonne chose que de pouvoir dire, pour ma part, qu’aucune généralité n’a rien à craindre du Haut Collège des Lois, je suis satisfait de ce que je vois.

Le projet en discussion au Parlement Fédéral d’introduire la notion d’inéligibilité dans le Nordex n’a absolument pas pour but de court-circuiter telle ou telle opposition, ce n’est que compléter un texte de loi pour qu’une base écrite, identifiable et donc non manipulable à l’envie, soit le socle d’une telle sanction. C’est une approche très démocratique justement.

Votre famille compte beaucoup pour vous et surtout votre fils de 24 ans qui vit à Havvyyk n’est ce pas?

Ma vie privée ne sortira pas du cadre privé, sauf évènement extra-ordinaire. Mon fils vit d’ailleurs sous le nom de sa mère pour plus d’anonymat et étudie dans une belle école universitaire. Je suis fier de lui, il est promis à un avenir brillant et je le soutiendrai quoiqu’il fasse, mais il a besoin de vivre sa vie, à son rythme. Donc je n’aborderai pas plus ce sujet, ni maintenant ni dans un futur immédiat.