De notre reporter spécial Stahl Kermäll,
Alors que les chars rebelles ont tous été mis hors d’usage, une violente tempête de neige et de glace s’abat sur le pays, obligeant les troupes fédérales à retarder un assaut pourtant jugé imminent. Les premiers témoignages font état de deux regroupements de forces mobilisant chacun plus de 3000 officiers. Si les chiffres exacts ne sont pas encore révélés et les positions floues – sécurité oblige – le pays s’apprête à élancer un contingent jamais vu depuis les dernières grandes guerres de l’histoire Norduryyks. Le Haut Commandement sous la responsabilité du Premier Magistrat Dohrmann et de l’officier Svensøn du S.F.R. (Forces spéciales du renseignement de la Police Fédérale) a été rejoint par le député Söryyker Erik Lykkdort-Alltsen représentant vraisemblablement l’avenir politique de la province.
L’intégration à la chaîne décisionnelle d’un député loyaliste en la personne de Herrt Lykkdort-Alltsen n’est pas innocente. Sans doute le Haut Commandement craint il des débordements lors des opérations et tient à se prémunir de toute accusation d’exactions gratuites en étant cautionné par un député historique, fermement engagé au coté de la fédération depuis le début de la crise. Il y a fort à parier que le leader du centre-droit Norduryyks entend asseoir une légitime hégémonie sur un Söryyk libéré. Libéré des rebelles sécessionnistes mais également de son grand rival politique, Herrt Kråggren dont on ne sait encore exactement le rôle joué dans la sédition. C’est pourtant au cours d’un meeting de ses partisans, et suite à un attentat meurtrier lors de ce rassemblement illégal, qu’ont été déclenché les premières émeutes, barricades et finalement que fut annoncé par ce même Mathias Kråggren la rupture entre le Söryyk et le Norduryyk.
Le microcosme politique Norduryyks n’ignore pas les velléités royalistes du prince héritier de la dernière dynastie royale Norduryyks. L’armement lourd dont dispose les rebelles vient en partie d’un équipement privé acquis au fil des années, équipement qui n’aurait décemment jamais du être autorisé dans un pays où la seule possession d’une arme à feu relève de l’exploit tant les lois et l’administration sont rétives à en accorder le titre. De là à penser que des complices sévissent dans les services fédéraux il n’y a qu’un pas, la question est posée.
Que faire désormais pour le Haut Commandement. Avancer sous une tempête hivernale empêche clairement l’utilisation des maigres forces aériennes dont dispose la fédération. Les deux chasseurs sont cloués au sol, ainsi que les quelques hélicoptères des forces d’intervention et de la police anti-émeute. Sans appui aérien, il serait suicidaire d’avancer au devant de redoutes sans aucun doute préparées par les forces révolutionnaires avec le soutien de quelques mortiers. La visibilité quasi nulle, le froid, le gel, rendent dangereuse toute tentative. Le pays est donc suspendu à la fin de cet épisode météorologique pour voir lancé l’assaut si minutieusement préparé. Le Haut Commandement parie t-il sur une usure de la résistance rebelle sous un froid idoine? Il semblerait que des supplétifs Fiälldyykers, habitués aux conditions extrêmes de la montagne aient été intégrés aux troupes présentes à l’Est du Söryyk. Tout ceci n’est que rumeur et spéculation, car depuis le Quartier Général de Dohrmann, c’est le silence radio qui prévaut, le même silence qui enveloppe le pays sous cet épais manteau neigeux.