Il y aura un avant et un après. Le procès qui vient de s’ouvrir dans la capitale de Ryykstadd, au tribunal de la fédération, le FederãlTribůnaal, s’annonce comme un évènement majeur dans l’histoire tourmentée de ce pays. Sont sommés de comparaître pour répondre des accusations de délits multiples, pour la plupart financiers, et de complicité de crimes, rien de moins que l’actuel Grand Chancelier du Norduryyk, Soren Jorgensen, l’ancien mentor politique et Grand Chancelier, Ugo de Belcyne, icône incontournable, et l’un de leurs alliés, Jurgen Thorson. Quoique soit le résultat du procès, les informations officieuses émanant des services de police, leurs arrestations en catimini, et le silence pesant du Haut-Collège des Lois laissent peu de place au doute quant à l’épaisseur du dossier. Ces trois hommes, trois parcours mémorables et significatifs dans l’histoire de ce pays, devraient subir un châtiment médiatique et judiciaire définitif. Ugo de Belcyne tombe en ce jour, une page se tourne.
Tel ce drapeau d’un micro-parti fédéraliste brûlé cette semaine devant le parvis du Haut-Collège des Lois
les atteintes aux symboles du Norduryyk prennent de l’ampleur
Infractions aux règles bancaires fédérales, manquements aux devoirs d’élus et de haut fonctionnaires de la fédération, complicité de financement d’activités criminelles, obstruction à la justice, les chefs d’inculpations sont aussi graves que l’air du temps dans la capitale Norduryyks. Comment ces trois hommes, tous issus des gauches du pays, mais aux trajectoires diamétralement différentes, ont pu se retrouver impliqués dans une seule et même affaire. Il est trop tôt pour tirer une quelconque conclusion, sinon que le procès semble n’être que le moyen de comprendre les contours de la machination et non pas tant de la dévoiler. Ce procès devient il une tribune publique ou agira t-il comme un excipient nécessaire à l’unité d’une population profondément divisée.
Doit- on attendre finalement de cet énième acte théâtral de la justice fédérale des circonstances atténuantes qui justifieraient quelques actions, doit-on espérer découvrir une vérité insoupçonnée qui donnerait le change et permettrait de sauver quelques apparences. La fédération se meurt depuis des mois, des années, de la violence terroriste endémique qui pourtant semblait s’être apaisée puis éteinte depuis la fin de l’été. C’est alors que les tensions autonomistes et indépendantistes ont pris le dessus, faisant glisser la violence de la rue aux bancs des parlementaires. Soren Jorgensen n’a t-il pas été le fossoyeur de l’unité fédérale en laissant faire les parlements Söryykers condamnant et bloquant à tout va les initiatives Fiälldyykers, brisant ainsi la règle de l’autonomie des généralités au profit d’une conception jacobine, hypercentralisatrice de la politique territoriale, sociétale, économique. A quel moment le jeu politique a t-il perdu la raison et les inimitiés ont-elles nui à l’efficience des institutions, créant un monstre politique, la fédération se transformant en une république sans âme, sans attache, perdant le soutien de la force première du pays, ses provinces.
Ce procès, plus que le dernier acte punitif d’une justice s’abattant sur trois hommes, est le révélateur d’un profond malaise qui touche jusqu’au cœur même de l’identité du Norduryyk, réunion de trois provinces, trois généralités, vivant jusqu’ici en harmonie, mais dépassées par le populisme de la base électorale. Comme un trou noir, la fédération se fait aspirer en son propre sein dans le néant.