Ré-élu voici une semaine, le cabinet Jorgensen tarde à se faire connaître. Désireux de prendre les devants, le Grand-Chancelier s’est risqué à une conférence de presse tenue au Palais Fédéral, et il advint ce qu’il devait advenir quand on se présente devant un parterre de journalistes avec une demie-information.
Préparer lors de sa campagne un cabinet apte à gouverner dès les résultats rendus, ne serait ce qu’en comité restreint, est la moindre des choses, surtout lorsqu’on aborde son troisième mandat. C’est dire si le tenant de l’exécutif n’est pas censé être un novice. Non content de se présenter à Ryykstadd avec une équipe incomplète, il s’est avéré au fil des questions que le fond même de l’orientation politique n’avait pas été définie précisément et que, sur certains postes, le flou persistait quant à la personnalité du futur secrétaire. Comble de l’ironie, le Grand Chancelier s’est défendu en tentant de faire passer son adversaire aux dernières élections: Björn Kellson pour le grand responsable de ce foutoir ministériel. Voilà qui augure un nouveau mandat placé sous le sceau de la devise, prêtée à Sören Jorgensen par ses opposants à Fiälld: « Courage, fuyons ! »
De l’art de combler le vide.
Je vous annonce dors et déjà que je ne vous communiquerai pas la composition de mon cabinet aujourd’hui
Lors de cette conférence de presse nous apprenons en fouillant quelque peu, et en posant les questions qui semblent déranger, que les Deniers sont logiquement repris par le Grand-Chancelier lui même, Deniers qui devront, selon certaines sources, sous peu, être confrontés à une requête du Haut Collège des Lois pour produire le relevé des comptes des dernières années. L’objectif de cette demande, comme les détails n’ont sont pour l’instant inconnus mais nous pouvons d’ores et déjà pressentir les cries d’orfraie d’une administration financière plusieurs fois mise en cause par le passé dans différents procès non pas pour malversations mais pour ses failles de sécurité. La reconduite de Jorgensen à ce portefeuille ne nous incite donc pas au plus grand optimisme, même cela aura aussi pour effet de pérenniser les dernières réformes, l’une des rares satisfactions à créditer au bilan du mandat passé.
Le poste de Secrétaire aux Généralités sera tenu par Ht. Hansen, bras droit de Sören Jorgensen au MØP, transfuge du PGP et donc co-auteur de l’escroquerie politique de l’année consistant à claquer la porte d’un parti qui vous a tout donné: formation, responsabilités, visibilité politique, pour en rebâtir un nouveau avec un programme à 90% identique. Lequel MØP, déjà désigné dans certaines coulisses comme étant le Mouvement Øpportuniste des Parjures, se propose par la suite d’être le paternel allié du PGP qu’il vient de couler. Reste à savoir ce que donnera Ht. Hansen à ce poste, lui qui succède au très éphémère et fantomatique Owe Tokswyg, l’homme de l’ombre d’Ugo de Belcyne, placé par amitié aux Généralités lors du mandat précédent, et dont Jorgensen a assumé à demi-mot lors du débat d’entre-deux tours qu’il fut un échec. Malgré l’insistance de nos questions, le Grand-Chancelier s’est refusé à répondre sur le statut actuel d’Owe Tokswyg. Un flagrant délit de non collaboration avec une presse attendue sans doute comme le sage relais des paroles du Palais.
Au Nord, rien de nouveau.
l’heure n’est pas pour le moment à un retour au sein du micro monde, je n’ai pas envie de tendre la main à nos détracteurs de jadis. Cette position est actuellement figée […]
La diplomatie que son opposant voulait ouverte envers les nations jusqu’ici réfractaires, et plus orientée vers la promotion des particularismes culturels et politiques, dans un esprit d’échanges par le biais de conférences inter-nations et de journées dédiées, restera lettre morte. Bien que Kellson se soit proposé à ce seul poste, refusant que son second – Ht. Dohrmann par ailleurs Premier avocat du pays et en charge de la défense dans de nombreuses procédures – se perde dans ces responsabilités, le Grand Chancelier lui aurait annoncé y voir Ugo de Belcyne dont l’orientation isolationniste vis à vis de certaines nations n’est plus à démontrer. Pis encore Erik Lykkdort-Alltsen qui avait publiquement déjà annoncé son retrait de ce poste et son refus d’y retourner aurait été considéré comme le second choix, faisant de Kellson, le soit disant « élément fort » allié de circonstances selon les mots de Jorgensen la dernière roue du carrosse. Le refus de Björn Kellson de se prêter à cette mascarade ne paraît dès lors pas étonnant. Le pays doit s’attendre à vivre cinq mois de plus dans un enfermement diplomatique stérile et dépassé. Jorgensen parlant d’évolution possible selon l’avis de ses alliés a bien tenter de jeter un peu de poudre magique pour atténuer la rigidité apparente de sa politique, en vain. Les alliés de Jorgensen quels sont ils? Mathias Kråggen, l’aile droite de cette coalition, qui ne s’est jamais positionné diplomatiquement et n’aborde pas la question dans son propre programme politique. Olaf Limmson qui lui même ne s’y intéresse pas non plus dans le programme du PGP. Ugo de Belcyne dont nous connaissons les positions…. et, éventuellement, à l’occasion, Erik Lykkdort-Alltsen, le diplomate des dernières années. C’est comme si une équipe de Føddball alignant systématiquement 10 défenseurs annonçait au prochain mercato s’ouvrir la voie à de nouvelles options tactiques en recrutant… trois nouveaux défenseurs. Les journalistes ont bon dos !
Avec des amis pareils, nul besoin d’ennemis.
Ht.Kellson était un choix de raison, je lui tendais la main pour remettre de l’ordre dans les généralités, chose à laquelle il semblait très sensible. Il aurait eu une certaine autonomie d’action, et les lauriers lui seraient revenus
Jorgensen argua donc qu’il voulait Kellson aux Généralités. Pour rappel, Björn Kellson est le Premier Magistrat du pays, celui là même qui avait annoncé sanctionner les parlementaires Söryykers pour leur manque d’activité dans l’élaboration des lois générales permettant à leur province d’être gouvernée. Ces sanctions, faisant suite à plusieurs années de laxisme judiciaire, provoquèrent une grève massive des parlementaires de la Gauche Norduryyks vent debout pour soutenir ces parlementaires majoritairement de centre-droit. Le représentant de cette grève étant Sören Jorgensen, en lutte frontale avec ses propres services judiciaires fédéraux.
Nous en avions parlé abondamment: http://norduryyk.com/microdiff/okonomijgtavegg/2015/01/29/article-n-xxxi-la-democratie-norduryyks-en-crise/
En imaginant que Kellson accepte un tel cadeau empoisonné, n’aurait pas t-on vu pire choix pour ce portefeuille. Quelle est la dernière personne à choisir, sinon la plus clivante et celle incarnant l’essence de la rébellion des politiciens Söryykers! Voilà donc en une semaine le programme politique de Jorgensen révélé: Du vent, de l’incertitude, et du vice
Olaf Sårren.