L’Økonomijgtãvegg propose de découvrir dans chaque édition du hors-série HISTORIAE le récit d’un personnage emblématique de l’histoire Norduryyks, ceux qui ont fait la nation, son essence, son folklore. Aujourd’hui, le baron Ernst-Gustav Börnhovtt ogg Njý, officier d’artillerie émérite, homme de lettres, serviteur de la maison de Börnhovtt, sa mort à la bataille de Mäantø lors des derniers soubresauts de la Guerre dite de l’Ordre juste fut l’objet de nombreux romans et récits poétiques.
Ernst-Gustav Börnhovtt ogg Njý est né en 1708 dans le château familial de la baronie de Njý. Fils aîné et seul garçon d’une fratrie de 5 enfants, il est envoyé au château princier de Fiälld pour y être éduqué à la cour comme tant d’héritiers de son âge. Passionné de physique et de mathématiques, bien moins par les arts de la guerre alors qu’excellent escrimeur, il s’intéresse aux langues étrangères et aux écrits religieux quand ses camarades se forment à l’équitation et à la chasse.
A 15 ans, il se signale lors de manœuvres pour les cadets de la garde, utilisant à bon escient le terrain et les brumes matinales pour mettre en déroute ses adversaires. Son habilité à diriger les tirs des artilleurs et sa science innée à prévenir les aléas climatiques en font un officier atypique, bien loin de l’image du bellâtre paradant dans les salons à la mode. A ce titre, pour ses vingt ans, le Prince Lans Börnhovtt lui confie le commandement de son artillerie de campagne et lui présente sa seconde fille, Katharina, une jeune demoiselle cultivée de 4 ans sa cadette. Leur mariage sera célébré au solstice d’été de 1728, une union heureuse mais qui ne verra naître aucun enfant, la jeune Katharina ne parvenant pas à mener ses grossesses à terme.
Bien que pressé de trouver une autre épouse, Ersnt-Gustav refuse et chérit son couple, voyageant au delà des frontières pour rencontrer les milieux littéraires étrangers. De retour au Norduryyk il fait publier une brochure intitulée DE LA SERVITUDE DES CLASSES LABORIEUSES traitant des différentes contraintes et limites au bonheur des classes inférieures dans le cadre d’une monarchie absolue, prônant le recours à des Assises générales comprenant des représentants du peuple. Il y fustige l’alternance des gouvernements à la tête de Ryykstadd et les intérêts personnels œuvrant finalement contre l’intérêt public du Graett-Důkatý fragt Nørdlåndenn. Si la vieille noblesse rejette de telles idées, le baron Börnhovtt ogg Njý devient vite une figure très aimée par le peuple Norduryyks, et par une certaine partie de la jeune noblesse progressiste. Il est reçu à la cour du Prince Söryykers, Håakon Kråggen, et y reçoit un accueil chaleureux et peut à loisir fréquenter la prestigieuse bibliothèque princière de Sörr. Cependant il refuse de louer ses services, restant fidèle à la famille Fiälldyykers. Le baron y gagne le respect des différentes maisons Norduryyks.
Les différents politiques entre les provinces atteignent leur paroxysme avec la Guerre de l’Ordre juste, opposant la maison Söryykers aux deux autres, l’hégémonie voulue par le puissant Prince Håakon n’est pas acceptée par les Princes Lans et Björn ogg Havvyyk. Ernst-August sert le Prince Lans et remporte quelques coups d’éclat le long des frontières de Fiälldyyk en commandant un régiment de chasseurs et une partie de l’artillerie. Deux régiments de la garde et trois de voltigeurs lui sont accordés pour tenir le front Sud-Est. La guerre tourne pourtant court dans le Nord après trois années de campagne et plusieurs désastres tactiques poussent les belligérants dans un ultime affrontement au centre du pays près de la capitale.
A la bataille de Mäantø, en ce 16 décembre 1741, les dernières forces des maisons de Börnhovtt et de Pýtærr se joignent pour rencontrer l’armée du chef de la maison Söryykers Håakon Kråggen ogg Söryyk, auto-proclamé Grand Duc quelques jours plus tôt devant une assemblée de nobles réunit à Ryykstadt. Ernst-Gustav, gendre du Prince de Fiälldyyk, Lans Börnhovtt, commande l’aile droite de l’armée rebelle, flanquant l’artillerie de campagne dont la moitié des fûts sont inutilisables de par la violente pluie qui s’abat sur le champ de bataille. Les roues de bois ne peuvent supporter l’acier et se fendent ou s’enlisent empêchant à l’artillerie d’efficacement soutenir l’assaut de l’infanterie. L’armée adverse, mieux équipée, a fait garnir le sol de ses redoutes de pierres permettant aux artilleurs Söryykers d’ajuster leurs tirs.
L’incapacité de l’artillerie rebelle ne tarde pas à alerter le Prince Kråggen qui lance deux régiments de sa garde à son assaut. Le baron Börnhovtt ogg Njý les reçoit en faisant mettre pied à terre à ses chasseurs, fauchant les premières lignes de cette charge de cavalerie. La seconde vague vient mettre en déroute l’artillerie au sol, tandis que chasseurs de Börnhovtt ogg Njý et les cuirassiers Havvyykers venus en renfort de l’arrière garde s’élancent pour repousser l’ennemi. Las après deux heures de combat inégal, sous le feu de l’artillerie adverse, trempés, l’ordre de repli fuse pour les rebelles. Perdu par la fumée des combats, le baron se retrouve au beau milieu d’un régiment de fusiliers ennemis et succombe sous le nombre, tué par le coup de feu d’un tout jeune lieutenant sorti de l’école de guerre, la promotion même que le baron venait ironiquement de parrainer. Ernst-August meurt, il n’avait que 33 ans. Son corps est emporté au camp des Kråggen, conservé pour y être lavé puis rendu avec les honneurs à la famille Börnhovtt. Il est inhumé quelques jours plus tard au nord du Njý, près du château familial, lieu qui devint avec le temps la province d’Ãldt-Kãstell sise au centre de la Généralité de Fiälldyyk.
Avec le baron Börnhovtt ogg Njý disparut l’une des plus prestigieuses branches nobiliaires du sud du Norduryyk, le représentant le plus remarquable d’une nouvelle génération de nobles éclairés soutenant une certaine vision de la monarchie qui prévaudra un siècle plus tard lors de la Révolution des Ronces.