Certaines conférences de presse ont le don de vous ennuyer, d’autres de vous agacer, beaucoup de candidats aiment s’écouter parler, mais Sören Jorgensen, lui, innove, il se regarde, comme désincarné, en train de donner le ton d’un mandat s’annonçant comme particulièrement bavard. Au moins l’homme est honnête.
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L’issue des élections fédérales de la semaine prochaine ne laisse guère place au doute. En candidat unique pour clore une vacance d’un an à la tête de la Grande Chancellerie Norduryyks, Herrt Jorgensen présidera à la destinée de la République fédérale début juin. L’exercice de la conférence de presse, tenu dans le café Addtentžå de Ryykstadd, la capitale administrative fédérale, aurait du être une formalité mise à profit pour dessiner les contours de grandes réformes, chiffres à l’appui, noms des caciques formant le futur cabinet en tête de gondole, et volonté d’acier qu’une majorité facile aurait assuré à faible coût. Point de tout cela, surtout pour ce qui est du coût économique des propositions. la faute selon Sören Jorgensen à « (l’)opacité (dans laquelle) se trouve notre économie », ajoutant que
« Je parle de programme sans chiffre c’est vrai, mais pour avancer des chiffres, il faut avoir de la matière«
La formule est belle, mais l’excuse aussi facile. Des chiffres l’histoire économique du pays en a produit, l’institut fédéral des Statistiques dirigé par le juge Kellson est là pour les avancer – d’autant que la généralité du candidat, Havvyyk avait bien commandé en novembre 2014 un rapport sur son économie générale, PIB précis, et revenu moyen par habitant à la clé (1) – les contenus des comptes sont connus, il suffit de lire les rapports du Secrétariat aux deniers. A défaut de produire des chiffres exacts, on peut donner une tendance, une estimation, même grossière. Donc point de chiffres.
Quant aux noms des caciques qui serviront dans le cabinet, là aussi aucun risque, car aucun nom ne fut donné. Quand il fut question de la diplomatie, du retour du Norduryyk dans les petits papiers des quelques dirigeants francophones du micro-monde, de l’avenir du long rapport produit par le juge Kellson dans l’affaire de la crise internationale occasionnée par la violation unilatérale des dispositions élémentaires du traité diplomatique liant le Norduryyk au Liberistant, bref quand il fut question de savoir qui allait reprendre les rênes de la diplomatie Norduryyks, Jorgensen se risqua à un
« je n’ai pas parlé effectivement de diplomatie dans mon programme, mais il va de soit que je ne laisserai pas ce secrétariat à l’abandon si je suis élu. J’envisage de renforcer les liens avec les nations avec lesquelles nous avons de bons rapports, et j’aimerais si nous le pouvons élargir à d’autres nations«
Tout au plus le candidat a t-il concédé vouloir parler à l’ancien secrétaire dont il n’a pas même prononcé le nom. Nous avons décidé de l’y aider: Erik Lykkdort-Alltsen, un nom quand même connu dans le micro-monde puisqu’il s’agit à peu de périodes près, du diplomate Norduryyks numéro un depuis 8 ans. C’est pourquoi il ne reste qu’une volonté d’acier, enfin disons plutôt dans un alliage mou, tant les rares sujets où le candidat a posé des bases claires paraissent futiles. Ainsi concernant la gratuité des commandes d’études et de sondages à l’Institut fédéral des statistiques, pour Jorgensen, à l’avenir il faudra amender la législation (ici la LoFSI, la Loi sur la Création du FederãlStaatýstikkInstituut):
« je pense que la gratuité pour les organismes publics ne devrait pas exister, soit on met une gratuité pour tous, soit on fait payer pour tous«
Une personne de l’entourage de Sören Jorgensen serait bien avisé de lui rappeler que la LoFSI fut votée avec un taux d’approbation de 83% des votants, et que le projet validé fut celui d’Ugo de Belcyne de la PM (le PopularrMövijmentzå), parti allié historique du PGP (le ProgrætžGrïnntPårtyy) d’Olaf Limmson, le président même du mouvement où notre unique candidat milite. Olaf Limmson qui avait manœuvré pour soutenir clairement le projet LoFSI de la PM sera ravi de savoir que son bras droit entend remettre en cause l’accès gratuit des acteurs fédéraux et généraux, donc relevant de la sphère publique, à un institut fédéral payé par les deniers publics, gratuite dont a largement profité sa propre généralité pour ses dernières commandes.
N’étant pas à une contradiction près voici pêle-mêle quelques extraits de la conférence avec notre commentaire:
Je crée, ils payent ….
« Nous mèneront dès l’économie lancée, une grande enquête publique concernant la possibilité pour la collectivité de prendre en charge une partie des soins lors d’une hospitalisation » alors plus en amont il était question de « (faire) en sorte par le biais législatif de réduire les déserts médicaux qui entravent la bonne marche de notre système de santé« . En clair le candidat fédéral veut démultiplier l’offre de soins mais veut que la prise en charge du coût incombe en partie aux généralités. Ce qui s’appelle habiller Henrik en deshabillant Pier. Les indépendantistes et autonomistes, à peine mis au pas par la politique répressive du HCS – la police fédérale – et du HCL – la justice fédérale -, seront ravis de trouver là une arme de ralliement massif à leur cause.
Têtes pleines et ventres creux …
Sören Jorgensen veut que « nos enfants sois mieux instruits et qu’ils poursuivent leurs études afin de faire baisser les chiffres catastrophiques du chômage. » En effet le chômage est endémique, les statistiques récentes sont accablantes. Quand fut posée la question de la refonte du système universitaire entre autres: « Pour ce qui est des facultés, elles tombent en effet en désuétude actuellement, mais j’ai ouïe dire que le département d’histoire devrait de nouveau fonctionner sous peu« . Magnifique, après un constat d’échec, on doit se réjouir d’un Ouï dire. Nous avons ouï dire dans les rédactions de presse qu’une frise chronologique ne nourrit pas son homme. Elle l’éduque mais l’assiette reste vide. Quid de l’Ecole des Sciences Politiques – l’AltPolitijgtEskoolden( APE ) -, de nos ingénieurs – la PoliteknijgEskool -, de nos géographes – le FederãlĞeogråfijgtInstituut-, ou encore de nos universitaires – le NPU et ses nombreux départements- ?
Vol de propriété intellectuelle …
Enfin sur la question de la grande réforme économique annoncée, il fut question de l’inspiration du projet Börggmenkt-Kellson (NSB-ILU) datant du premier trimestre 2014 et abandonné faute de scélérité des débats au Parlement fédéral. Ce dernier, à la fois participatif et responsabilisant les acteurs publics, introduisant la compétitivité des collectivités en matière de taxation et la possibilité de créer une imposition progressive, semblent avoir été plus ou moins repris, sans que l’on sache vraiment comment et à quel degré. Il est clair qu’en terme de communication, « Le temps venu […] je parlerai avec ces formations politiques, notamment sur les questions économiques » sous entend qu’aucun leader de la généralité de Fiälldyyk, les opposants politiques de Herrt Jorgensen, n’a été consulté, alors même que cette généralité est à la source de 80% de la législation de ces 20 derniers mois.
Les désirs du candidats sont nobles: « j’espère rassembler un maximum de formations politiques« , mais les moyens laissent songeur: « Est-ce ma faute si aucun autre candidat potentiellement éligible ne s’est manifesté?« . Il faudrait vraiment préciser à cet homme que s’il est le seul à se présenter c’est que les deux seuls autres candidats possibles, les deux candidats du Söryyk que sont Mathias Kråggen et Erik Lyykdort-Alltsen, se sont évertués à disparaître de la scène publique sur le sujet. Ceux là même que sa formation entendit sauver au début de l’année des griffes du HCL qui avait jugé malsain leur inaction législative sur le plan local. Doit on supposer une entente pour laisser le champ libre au seul Jorgensen? C’est à dire comprendre que celui qui entend sauver la fédération par son activisme prônerait à l’égard de ses alliés l’inactivité? Peu étonnant quand on sait que la réponse du rassemblement des gauches progressistes à l’action du HCL pour remobiliser le Söryyk politiquement fut…. le boycott des débats politiques.
L’inaction, tout un programme.
(1) FederãlStaatýstikkInstituut, Rapport du 30.11.2014.
O. Sårren.