Il était une fois une belle princesse aux cheveux d’or, il était une fois une gente dame fière et altière, il était une fois Byrgitt Börggmenkt, figure de proue de la mouvance ultradroite norduryyks. Oui, il était une fois car la Présidente du NSB semble avoir perdu hier, en quelques cliquetis confessionnels, sa couronne bien-aimée de leader irréfutable de cette droite contestataire et autocratique. Mais, la belle Byrgitt serait-elle prête à faire maintenant son autocritique en confessant publiquement ses erreurs de stratégie ? Telle est la question. Cependant, en choisissant le nobliau Calbergsen au lieu de Sven le Barbare, la Présidente sécessionniste vient de perdre un allié précieux qui pourrait bien lui faire payer cher sa duplicité politico-sentimentale.
Ange et démon, Byrgitt Börggmenkt se complait paradoxalement dans un monde où les génies de la ruse et de l’intrigue laissent quelquefois la place à de miséreux comptes d’apothicaires qui souillent outrageusement la parole donnée afin de contenter un vulgaire plaisir des sens. Hélas ! l’amour physique est sans issue et, bientôt, la prochaine échéance électorale viendra parachever cet intermède génésique forçant la belle Byrgitt à regarder, droit dans les yeux, la terrifiante vérité : celle d’une femme condamnée à l’isolement politique et au renoncement affectif. En effet, la « Patronne », comme la surnomment ses très chers militants, vient de choisir pour le meilleur ou pour le pire l’idolâtrie pathétique que le combat des idées.
Mais, la vie n’est qu’une succession de choix et Byrgitt Börggmenkt, en brisant les dilemmes, a coopté pour l’amour. Elle se détache radicalement de la raison politique en violant avec froideur le pacte des Deux Blocs dans un corps à corps insupportable avec l’ennemi… Et si les chimères politiques de Byrgitt Börggmenkt revenaient hanter les nuits agitées des jeunes premiers et vert-galants du pays? Et si l’idéologie sécessionniste rebattait le pavé, laissant les soupirants de la séductrice fantasmer sur des lits défaits et des sofas plissés ? Et si le NSB, sublimé par ce nouvel élan amoureux, changeait ses fondements politico-philosophiques, faisant écrouler les rêves des jolis minets espérant parader au bras de la belle dans quelques soirées demi-mondaines ?
Prudence ! il est des collections dangereuses à partager et celle de Byrgitt Börggmenkt semble avoir été fatale à beaucoup de ses amants. Attentats, agressions, violences, liste non exhaustive des coups du sort infligés à la Sécessionniste, où tous les princes consorts ne sont pour elle que de lointaines réminiscences. Allons, Messieurs! Ressaisissez-vous donc! Reprenez vite le combat politique et renoncez au doux baiser de la mante si vous ne voulez pas finir au fond d’un ravin comme un illustrissime Inconnu.