Les résultats sont tombés, validés, officialisés, Fiälldyyk la Rebelle vient d’élire son héros, son sauveur, son libérateur. Fiälldyyk la Mutine s’affranchit de Ryykstadd pour mieux déployer ses ailes et emmener la Généralité vers son Destin. Oui mais lequel? L’on savait cette parcelle de la propriété fédérale très révoltée par l’indolance des partis de Gauche et par la léthargie assumée des fratries de Droite, Fiälldyyk endossant tout le poids du Fédéral dans le fonctionnement des Institutions, qu’il était manifeste de voir les Fiälldyykers brandir les couleurs des mouvements nationalistes pour prendre la poudre d’escampette afin de se recentrer sur l’essentiel, celui de la seule Généralité.

Non, Fiälldyyk n’est pas si autonomiste qu’on ne le dit, et c’est l’une de ses ambiguités, car telle une succube, elle tente à aspirer pour ses propres intérêts toute la sève fédérale pour la reservir dans les écuelles de ses rejetons Fiälldyykers affamés de pouvoir et de reconnaissance. Non, Fiälldyyk n’est pas populiste, elle a trop à cœur de contenter toutes ses ouailles pour mettre au ban de la Généralité certaines minorités qui tendraient à profaner la Société Fiälldyykers, tel un nævus au milieu du visage. Non, Fiälldyyk n’est pas xénophobe et les quelques citoyens à l’exotisme exacerbé savent qu’il fait bon vivre dans ce paradis des hautes vallées bercés par les comptines ancestrales du NSB.

Mais alors, qu’attend donc Fiälldyyk? Apparemment rien ou mieux, elle attend que tous les leurres qu’elle a pu désséminer çà et là, tout autour de ses frontières naturelles, puissent lui donner, telle une offrande aux Dieux Vivants, tous les fruits stratégiques de sa propre et intime satisfaction d’être actuellement la région-phare de la Fédération. Point de querelles de clocher à l’horizon, tous les bons pères de familles politiques se sont couchés comme une carpette afin que la montagne n’accouche point d’un souriceau. ILŲ et NSB, main dans la main, ou plutôt copains comme cochon, où tout est bon dans l’art de la compromission, ont su adroitement mettre la Généralité en coupes réglées au risque d’eau dans le gaz, l’ombre d’un schisme n’étant jamais loin même si tout est actuellement clair comme de l’eau de roche: maman au tricot devant la cheminée du Palais de la Généralité et papa au boulot à mener les poules pisser à la Chancellerie.