Au jeu des sept familles, nous demandons, dans la Famille Fripon, les gredins Ugo de Belcyne et Sören Jorgensen qui, en un tour de passe-passe, ont su enfumer la justice fédérale en contant des bagatelles pour s’esquiver de toute une lourde procédure judiciaire minutieusement orchestrée par le Juge Jørn Dohrmann et disparaître ainsi dans le fracas de cette maison dite de tolérance qu’est devenu le Tribunal Fédéral de Ryykstadd. Pourtant, les lanternes rouges avaient été bien allumées à l’extérieur, il n’y avait donc pas tromperie sur la marchandise, l’on savait à quoi s’attendre en assistant, tout émoustillé, à cette avocasserie du siècle. Lentement, ardemment, impétueusement, l’effeuillage des chefs d’accusation s’exhibait devant un parterre d’aficionados prêt à tondre et à goudronner la tête des coquins.
Coup de théâtre, le brigadier ne semble pas avoir frappé les trois coups pour les gredins. Le Juge Dohrmann, émasculé à vif par son propre partenaire d’ébats juridictionnels, le libertin Olaf Limmson pour ne point le nommer, s’abandonna bien malgré lui à prononcer une libération immédiate des prévenus, décision circonsise à faire pâmer d’effroi et de dépit toute une horde de curieux et de mateurs venus assister à la mise à nu intégral de Belcyne et Jorgensen.
Mais Olaf Limmson a su garder le suspense jusqu’au bout, un simple vice mais, somme toute, normal dans le tumulte dépravé de ce dossier, délivra les prévenus d’un bondage impudique faisant fi de toutes règles d’éthique. Que diable la morale, le plus important est de jouer un double-jeu subtil pour détacher de toutes censures des amis politiques avec lesquels les liens complices étaient plus forts que la loi. Oui, Olaf Limmson a bien manipulé le Haut Collège des Lois en offrant à Belcyne et Jorgensen la dernière mise pour remporter la partie.